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mardi 20 décembre 2011

Alors il est comment mon vin???

Cela fait un certain temps que l'idée me trotte dans la tête et je ne prends pas le temps de coucher cela sur papier! Alors à défaut, je le fais sur écran. Il faut dire aussi que je n'ai pas encore trouvé d'éditeur (en ai je chercher un d'ailleurs?) et que pour espérer être lu, un blog est mieux qu'un cahier dans mon tiroir!

La vie de professionnel du vin a ses avantages et aussi parfois ses inconvénients. A chaque diner auquel il est invité, c'est la même rengaine: "y'a un pro qui vient, je vais lui faire découvrir un vin comme il en a rarement bu!!! Et il va voire ce qu'il va voire!!!"
Un comique qui arrive quelque part, tout le monde s'attend à ce qu'il fasse rire; et bien un professionnel du vin qui arrive à un diner, il doit faire une description détaillé du vin mais sans jamais faire preuve d'objectivité, toujours en flattant.


Que ce soit un vin servi à l'apéro ou à table, vous avez à peine mis votre nez au dessus du verre que la question tombe : "Alors tu le trouves comment?" "Comme tes rideaux, ducon, il pue!"
Difficile à lâcher lors d'un diner.

C'est à ce moment que je vois ma femme me fusiller du regard. Elle sait, elle à quoi ressemblent les vins que j'aime. Elle sait qu'il ne va pas me plaire. Elle sait aussi que je suis un garçon plutôt courtois mais elle sait aussi que ma conception des relations amicales est basée sur la franchise. Je lis dans ses yeux "non, je t'en supplie, pas avec eux!".
- "il est pas mal, c'est bien fait!" (Ma femme vous dira que quand je dis cela, il faut comprendre ça me plait beaucoup).

A ces quelques mots lâchés prudemment, il y a deux réactions possible: soit la personne qui vous invite n'a aucune prétention en matière de vin et est drôlement contente d'avoir pu servir un vin qui a plu; soit la personne aimerait vous prouver que votre métier est une blague ambulante et il relance (c'est vrai, ce prétentieux de pro, qu'est ce qu'il y connait en vin? Ce vin, c'et le voisin du cousin de mon copain qui avait un coup et qui m'a dit que c'était un vin exceptionnel et pas cher du tout, alors ce con de prétentieux de pro, il va me le dire que mon vin est grandiose puisque le voisin du cousin... le pense!!!)
-"C'est tout? je m'attendais à plus."

Pour être très franc, je pourrais en dire beaucoup plus mais l'expérience aidant, j'ai appris à ne pas trop en dire...

Le seul moment ou je fais un effort, c'est quand la personne m'explique pourquoi elle a choisit ce vin, qu'elle m'explique les raisons pour lesquelles elle l'aime.
A cela, même si le vin ne me plait pas, il n'y a rien à dire. Ce n'est pas mon gout, mais je n'ai pas vécu la même expérience que cette personne. Et comme le vin c'est avant tout une histoire... mais il faut que ce soit une histoire personnelle, pas une histoire par procuration!

mercredi 11 mai 2011

Petite mise au point

Dernier message publié en novembre, le manque d'inspiration ne peut pas tout expliquer!

Et puis ce matin j'en ai envi, j'ai surtout envie de partager une réflexion avec vous.

Dans le cadre de mon entreprise, je suis régulièrement confronté à des gens qui me parlent des tarifs du port exorbitant pour expédier des bouteilles de vin.
C'est vrai que c'est horriblement cher et qu'ajouter entre 0.50 et 1.50€ par bouteilles en fonction des quantités, cela fait beaucoup, surtout pour des bouteilles à 5€!

C'est un avis que j'ai souvent partagé et puis j'y ai un peu réfléchis... et me suis amusé à faire des comparaisons pour en arriver à une conclusion intéressante: le coût d'envoi d'un carton de vin devrait être bien plus élevé et on ne peut pas se plaindre du coût actuel!!!

Pourquoi? C'est simple!!!

Si on compare le coût d'expédition d'une lettre classique à celui d'une bouteille et que l'on met dans la balance la relation que l'on a à cet envoi, on se dit qu'on ne commande pas assez de vin...

Petit démonstration:
Cout d'un timbre: 0.58cts d'euro pour une lettre de 20g max
Cout d'expédition d'un cartons de 6 bouteilles pesant 9kg :17.95 € soit 3€ par bouteilles
Cout d'envoie pour 60 bouteilles: 0.90 cts par bouteilles

Le cout d'expédition pour une bouteille oscille donc entre 3€ et 0.90 cts.

Mettant ces deux prix en rapport en ramenant cela au prix au kilo:
La lettre: je multiplie le poids par 50 et donc le cout par 50: soit 29€ le kilo
La bouteille: en partant du prix le plus élevé je divise 3 par 1.5: 2€ le kilo

Allons plus loin, je ne sais pas pour vous mais la plupart des lettres qui partent de chez moi me déleste de 50cts par envoi mais pas que... la plupart du temps dans l'enveloppe, il y a un chèque: les impôts, les factures... ET je paie cela 29€ du kilo l'envoi... On frôle le scandale, les Français ont fait des révolutions pour moins que cela... Et qu'ai je en échange? le droit de passer pour un bon citoyen et surtout le droit de fermer ma gu...

Alors que quand je commande du vin, le sentiment est différent, je vais recevoir un nectar qui me procurera un nombre de sentiments incroyables.
Le plaisir de le boire!
Le plaisir de le partager!
le plaisir de le faire découvrir!
le plaisir de l'ivresse! (je ne parle pas de beuverie)
Le plaisir de l’accommoder avec les petits plats de ma femme!

Charles Baudelaire disait:
"Si le vin disparaissait de la production humaine, il se ferait dans la santé et dans l'intelligence un vide, une absence plus affreuse que tous les excès dont on le rend coupable."

Vous imaginez si les impôts disparaissaient...

vendredi 11 février 2011

Une rencontre sympathique.


Connaissez vous Irancy?
Un petit village au sud d'Auxerre qui se cache au fond d'un amphithéâtre de vignes! Ce village est splendide, sans doute un des plus beaux villages viticoles de l'Auxerrois.

Mon premier rapport à Irancy a été professionnel et je n'en garde pas que de bons souvenirs... Un relationnel particulier et des vins difficiles!

Et puis j'ai appris à le découvrir et surtout à découvrir ses richesses... ses hommes et ses vins (les bons, pas ceux goûtés auparavant).

Cette découverte s'est faite en deux temps; lors d'une dégustation de vin d'Irancy, sur un millésime 2004 difficile, une bouteille a attiré mon attention. Elle n'avait pas ce coté herbacé peu attirant, au contraire. Le vin était sur le fruit, agréable, tout en finesse. Ce n'était évidemment pas une bête de concours mais réellement un vin agréable à coté de ce que je dégustais.
Il fallait que je découvre le vigneron qui se cachait derrière ce flacon, et qui arrivait à faire d'un millésime aussi difficile un vin aussi agréable!

La rencontre s'est faite par hasard peu de temps après.
J'avais été invité à une chasse au grand gibier par un ami, chasse qui ne m'a jamais passionné mais dont le coté convivial me change de mes balades en solitaires à traquer dame bécasse.

J'arrive donc au rendez vous de chasse et je vois trônant sur la table une bouteille d'Irancy du domaine Renaud. Je repère le type ayant eu la bonne idée d'apporter ce vin, espérant qu'il serait susceptible de me faire rencontrer le vigneron.

La matinée de chasse se termine sur un score honorable: chevreuil 2, Paul 0. Mais je me suis bien défendu...
Direction le rdv de chasse, déjeuner sympathique, l'homme repéré peut effectivement me faire rencontrer David Renaud, puisque c'est lui.

Rdv est pris pour la semaine suivante.
Découverte du domaine, explication des raisons de son passage en bio, de l'importance du travail dans la vigne, de ses projets... Pour finir par une dégustation de ses vins.

Les quelques heures passées ensemble m'ont fait découvrir un vigneron passionné, un travailleur acharné, un homme avec des projets et surtout un homme attachant.

Depuis les parties de chasse ensemble se font plus régulières et mes passages au domaine bien plus fréquents.

vendredi 5 novembre 2010

Olivier Morin


Plus de 4 ans que j'habite dans l'Yonne dont 3 ans passés à travailler pour une des plus grosses caves de la région et je n'avais jamais goûté les vins d'Olivier Morin à Chitry.

Chitry? C'est un petit village viticole magnifique. On y produit un vin d'appellation Bourgogne. Son vignoble jouxte celui de Chablis et certains disent que les vins peuvent y être meilleurs.
Jusque là, je m'étais toujours arrêté chez la famillle Giraudon: leur sens de l'accueil,leur gentillesse et notre passion commune pour le rugby faisaient que je ne cherchais pas à aller ailleurs.
Et puis la curiosité m'a poussé à aller chez Olivier; sa réputation, son parcours peu commun (ancien dj)et les lectures me poussaient à le faire.

La curiosité est sans doute un défaut vilain , mais elle peut aussi réserver de bonne surprise.
Olivier n'aime pas se mettre en avant, tant mieux! Ses vins le font pour lui!

Pas de bons vins sans bons terroirs, cette expression prend ici tout son sens. Le plus gros du travail, Olivier l'a commencé dans ses vignes: sans être agrémenté bio, l'outil de travail est ici totalement respecté: travail du sol, enherbement, composte bio...
L'objectif est de rentrer des raisins à parfaite maturité et d'une qualité irréprochable.
Avec une telle recherche de qualité dans les vignes, il fallait ensuite avoir une cuverie lui permettant de travailler dans la continuité: une cuverie à moitié enterrée lui permet de travailler au maximum en utilisant la gravitation: objectif, que les raisins soient le moins triturés possible.

Et le résultat est probant: des vins vifs et précis, d'un beau gras dans lesquels le terroir de Chitry se révèle totalement. Ses vins passent souvent en fût mais la dose de fût neuf est tellement négligeable que cela ne se sent jamais. On retrouve donc ici la vraie utilité du fût, pratiquer une micro oxygénation et non pas donner du goût au vin.

J'ai été vraiment séduit et par le couple Morin et par leurs vins.
Mention spéciale pour la cuvée Olympe qui place les vins de Chitry d'Olivier largement à la hauteur de son prestigieux voisin Chablis.

lundi 4 octobre 2010

histoire de chasse!



Les premières journées de chasse de la saison se déroulent parfois sous une chaleur assez peu propice au travail des chiens.
La journée d’hier était de celle là et pourtant…

La journée avait commencé gentiment, les oiseaux étaient tous sur pieds et assez difficiles à bloquer par nos chiens. Les recherches étaient infructueuses mais mes compagnons d’humeur joyeuse. La perspective d’un maigre tableau n’altérait en rien la joie d’être entre amis à se balader dans les paysages magnifiques de la vallée de l’Yonne. A tous ceux qui ne connaissent pas cette région, je vous conseille de venir vous y promener, vous serez forcement conquis !

En fin de matinée, alors que nous nous apprêtions à retourner aux voitures, nous décidons d’une dernière "billebaude" dans un ancien verger en friche. Le soleil tape fort, heureusement, le vent est assez puissant. Il nous arrive en plein nez et nous permet de ne pas trop ressentir la chaleur.

J’avance en plein milieu du verger, mon chien travaille doucement dans les buissons ; mes deux amis m’encadrent en s’amusant de voir l’obstination que je met à essayer de suivre mon chien dans les endroits les plus denses !
Un peu plus haut dans le verger, juste devant Christophe, un départ d’une compagnie de « grises »! Un coup de fusil et je vois une perdrix qui tombe en plein champ. C’est la matinée de Christophe ! Après son premier doublé de faisan, une « vraie » perdrix !
Le reste de la compagnie part face au vent et se repose plus loin dans une friche.
Je retrouve mes deux compagnons de chasse en haut du verger et nous décidons sans grande conviction d’essayer de retrouver cette compagnie . Nous avançons tranquillement laissant les chiens travailler devant nous. Les perdrix doivent être loin. Notre chance, ce vent fort qui nous arrive de face. Très rapidement le comportement des chiens change, leur port de tête se fait plus haut, le nez humant ce vent violent ; ils accélèrent l’allure et brusquement se figent dans un arrêt presque simultané. Ils avancent d’une bonne cinquantaine de mètres, croisant leur course, ponctuant cette dernière de brefs arrêts et repartant. Aucun des chiens ne domine l’autre. Le balai est splendide ! Un dernier arrêt plus long que les autres et les perdrix finissent par décoller, elles essaient de se dérober sur notre gauche, c’est sans compter sur le maitre coup de fusil de Charles qui en cueille une en plein vole.

L’action des chiens a été superbe, la conclusion de Charles est venu les récompenser de ce travail remarquable. Dommage que le doublé ne soit pas autorisé !

jeudi 9 septembre 2010

un petit passage chez Gitton



C'est un souvenir de jeune homme qui m'a amené à pousser la porte de ce domaine. Lors de mon premier passage à Sancerre avec celle qui allait devenir ma femme, nous nous étions arrêté chez "le monsieur à la barbe" qui malgré notre jeune âge nous avait reçu avec toute la gentillesse que l'on devine sur son visage.

Alors comme hier entre deux visites clients j'avais un peu de temps, j'y suis retourné! Le bonhomme est toujours aussi chaleureux.
A une époque où les viticulteurs de Sancerre proposaient deux ou trois vins : sancerre blanc, rouge et parfois rosé, dans lesquels ils mélangeaient toutes leurs parcelles, lui en précurseur, avait souhaité mettre en avant le terroir tellement riche de Sancerre.

Conséquence, vous trouvez chez lui la gamme de vin la plus large du Sancerrois. Sa volonté, tel un viticulteur bourguignon, est de montrer les différences qui existent entre chaque terroir : l'argile, le calcaire, le silex s'emmêlent pour permettre à chacun de trouver le Sancerre qui saura lui procurer le plus de plaisir.

Et quand ces terroirs magnifiques sont servis par un homme dont la gentillesse n'a d'égale que son humilité, cela ne peut donner que des vins remarquables. Jamais la "pâte" du vinificateur ne prend le dessus sur le terroir. La notion de service prend ici tout son sens.

Un coup de cœur pour le sancerre "belles dames" 2009 seulement en bouteille depuis quelques jours mais dont le potentiel parait énorme ainsi que pour le Xelis 2005, cuvée dans laquelle le silex et la maturité s'expriment remarquablement.

Je n'ai qu'un conseil, il faut aller voir ce domaine et à défaut, au moins boire ses vins !

mercredi 1 septembre 2010

Enfin!



Cela faisait à peu prêt 6 mois que j'attendais cela. Depuis le jour où, après l'avoir bien nettoyé, je l'avais rangé sous le regard désespéré de ma chienne. Il est resté enfermé dans une armoire sans voir le jour pendant 6 mois. ET lui comme moi, nous avons trouvé le temps long!

Et bien samedi enfin, il a revu le grand air. Des que ma chienne l'a aperçu, cela a été l'effervescence !!! Lui est resté droit et froid comme toujours!
J’ai appelé mon fils pour lui dire que c’était un grand jour aussi pour lui, qu’il allait m’accompagner pour la première fois car je savais qu’il était capable de bien se tenir. A son sourire et à son regard, j’ai su que jamais un enfant ne serait aussi sage !
Nous sommes partis tous les 4, rejoins à l’étang par quelques amis. Attribution des postes, consignes de sécurité et nous nous sommes mis en route.
Le ciel est clair, la température agréable, le temps idéal pour une ouverture et pour une première passée. A 5 ans, cela est plus agréable que le froid et la pluie. Nous approchons doucement de l’étang, la nuit tombe et je sens une petite main venir se glisser dans la mienne. Pas un mot, pas un regard, juste ce touché physique qui rassure. En contournant l’étang, une ouverture dans la végétation nous laisse l’entrevoir, si par malchance la passée n’est pas belle, au moins la levée d’étang sera agitée. Une quarantaine de colverts sont là !
Nous arrivons au poste. Je murmure les consignes à mon fils et lui explique comment cela va se passer.
Le coup de trompe retentis et nous sortons sur l’étang au moment où les canards s’envolent. Un premier vole part dans la direction opposée à la mienne, un second vient droit sur moi : 3 canards. J’épaule, je tire… un coup… deux coups… « Papa, pourquoi ils ne sont pas tombés ? ». Je peste intérieurement et lui explique que c’était un coup de fusil difficile (menteur) et que c’est l’ouverture et qu’il faut que je reprenne l’habitude de mon fusil (re menteur).
En face de nous, un de nos compagnons fouille les hautes herbes. Il ne faut pas deux minutes à son chien pour nous lever un nouveau groupe de canards. Ils viennent droit sur moi, me voient, changent de direction et passent de ma droite vers ma gauche, à portée de fusil. SI je ne veux pas perdre toute crédibilité aux yeux de mon fils, je dois soigner mon tir. J’épaule, je suis mon canard, je le dépasse et PAN, il tombe ; j’en choisis un second, je le passe, PAN !!! Mon premier doublé de l’année, sans doute le dernier. Je lâche mon chien, qui me les rapporte sous l’œil émerveillé de mon fils. Plus rien ne passera, mon fils se sera tenu à merveille, mon chien fait un excellent travail et moi, j’aurais réussi à entretenir cette lueur d’admiration que tout père aime voir dans les yeux de son fils !